Thèse SNCF, CESI et Strate
La robotique « Ikigaï » : Un levier majeur de l’engagement des agents dans leur travail, garant d’une haute performance industrielle.
Description
L’acceptation de la robotique : l’échelle individuelle et collective
Un certain imaginaire collectif alimenté de scénarii « vers la fin du travail » diabolise les robots et entraîne des mouvements tels que le néoluddisme, ou les "briseurs de machines", fondé sur la peur irrationnelle ou "technophobie" de voir l'Homme remplacé par des robots. D'un autre côté le transhumanisme, animé par les « technophiles » croit en une robotique augmentant l’humain et adopte volontiers une attitude empathique vis-à-vis de ceux-ci. Une chose est sûre : la robotique ne laisse pas indifférent et génère des émotions positives ou négatives chez l’être humain. Entre l’acceptation individuelle et collective, il peut également exister un écart important.
Pour que l’outil soit accepté, donc réussir son intégration, il est indispensable de considérer l’aspect humain. Cela constitue un levier d’épanouissement au travail majeur pour les agents de production.
Dans cette thèse, l’épanouissement professionnel est abordé avec le modèle japonais Ikigaï, qui signifie littéralement joie de vivre et raison d’être. Jusqu’à maintenant, les outils ont été conçus en considérant la sécurité, la santé, les compétences et le niveau de performance des agents, ce qui renvoi à deux dimensions du modèle : « ce pour quoi je suis compétent » et « ce pour quoi je suis payé ».
Mais qu’en est-il de la motivation, de l’engagement et, in fine, du sens du travail et du plaisir à travailler ? Ce sont ces deux autres dimensions que nous souhaitons intégrer aux démarches de conception : « ce que j’aime » et « ce dont le monde a besoin ». Au croisement de ces 4 dimensions, se trouve l’Ikigaï de l’individu.
Objectifs de la thèse
Le changement a toujours été compliqué pour n’importe quel être humain, ce qui a fait émerger un florilège de démarches d’acceptation du changement. Au-delà de l’acceptation, nous souhaitons aller plus loin en créant l’enthousiasme à la robotique !
Dans un premier temps, cette thèse a pour objectif de proposer un modèle dynamique représentant le processus de l’Ikigaï, permettant ainsi sa compréhension et son approche en pratique. Ce modèle nous servira par la suite à créer une nouvelle méthode de conception par le design, en introduisant notamment :
L’UX (peu utilisée dans le secteur industriel)
Le participatory Design (cultural probes)
L’emotional Design (dimensions émotionnelles et affectives)
Nous voulons proposer une approche prospective pour concevoir l’avenir en revalorisant l’expertise et le rôle des agents et en renforçant les liens coopératifs par la robotique.
Dans notre approche, la robotique est le moteur :
De la motivation individuelle et collective
De l’engagement organisationnel et émotionnel
Du sens du travail
La finalité de ce travail est d’intégrer une robotique centrée sur l’humain de la conception jusqu’à l’intégration en considérant toutes les dimensions de l’Ikigaï et tous les leviers (technologie, organisation, process, management, conception de l’outil…).
L’équipe encadrante
C'est cette vision qu'elle partage avec son équipe d'encadrement, fruit d'un partenariat entre le CESI avec Stéphanie Buisine, sa directrice de thèse, RbD Lab et Strate avec Ioana Ocnarescu, co-directrice de thèse et SNCF avec Louis-Romain Joly, son tuteur industriel.