Robotoriale : Première édition !

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Mercredi 27 avril dernier s’est tenue la première « Robotoriale », rencontre doctorale de Robotics by Design Lab

L’occasion pour les doctorants du Robotics by Design Lab et l’équipe de Strate Research de faire connaissance et démarrer une nouvelle dynamique dans le département de recherche de Strate. 

Pour accueillir des 4 doctorants de Robotics by Design Lab, nous avons eu l’honneur de retrouver Dominique Sciamma, directeur général de Strate et Frédérique Pain, directrice de Strate Paris. Ils nous ont tous les 2 présenté avec passion, la genèse et la vision première du lab et son importance pour Strate. Il s’agit d’un laboratoire vivant et pluridisciplinaire d’où l’importance du rôle du design et des designers qui au travers des questions posées par le design cherche à imaginer une nouvelle écologie du vivre ensemble avec les technologies émergentes tel que l’IA et la robotique.

On retiendra de leur discours que si le regard sur la robotique a évolué, Strate a toujours cru et mis au cœur de son idéologie une robotique permettant de mieux comprendre la relation que nous avons avec le monde et le vivant. Cette relation ne peut pas exister sans expérimenter sur le terrain ; le rôle des entreprises partenaires est donc clé.

Présentation des doctorants et de leurs recherches

Dans un second temps, les 4 doctorants du Robotics by Design Lab ont pu présenter à l’assemblée les grandes lignes de leurs thèses CIFRE et leurs rôles dans les différentes entreprises.  Pour les 4 thèses, Strate Research est en codirection avec les laboratoires d’accueil pour mettre en place cette pluridisciplinarité chère à RbD Lab. Ce tour de table fut l’occasion de mettre en lumière la variété des sujets abordés par la robotique et le design ainsi que les enjeux majeurs de ces recherches à plusieurs échelles.

• C’est Antoine Auton, qui a ouvert le bal en présentant avec enthousiasme les axes de recherche de sa thèse qu’il réalise avec l’entreprise Spoon, l’ENSTA et Strate. Son sujet porte sur une IA capable de créer du lien social. Ainsi Antoine va travailler sur des créatures, les Spoonies, qui s’adapent à leur contexte, et  modifient leurs comportements selon la manière dont les utilisateurs interagissent avec elles. Ces créatures se positionnent contre l’uniformisation des IA qui commencent à arriver aujourd’hui dans nos quotidiens  (Alexa, Siri ou l’assistant de chez Google).... 

Pour ce faire, une des pistes étayée par Antoine est d’imaginer des spécificités handicapantes comme une voix qui bégaye ; un défaut ayant pour but de modifier la façon dont on va envisager la personnalité du robot, le rendant forcément plus attachant et donc peut-être plus susceptible de créer de véritables relations dans le temps.

• Après Antoine, ce fut le tour d’Hazar Zilelioglu de nous exposer les grandes lignes de sa thèse chez frog design en partenariat avec Cardif-BNP Paribas et l’UPEC mais aussi de nous raconter un parcours riche en expériences multiples. Le profil de Hazar est, une vraie démonstration de pluridisciplinarité.  Entre formation en physiologie animale, master en neuroscience, stage sur l’imagerie cérébrale à Cuba, Hazar a travaillé sur l’impact de l’IA pour l’expérience utilisateur dans des voitures chez Altran.

Sa recherche va s’articuler autour de la « préservation de la relation Homme - Animal de compagnie grâce à l’intelligence artificielle et la robotique pour bien vieillir chez soi » pour les personnes fragiles à domicile. Sans impacter l’aspect émotionnel mais en facilitant le fonctionnel. Cette thèse va pouvoir identifier via de nombreux capteurs, les besoins de l’utilisateur comme ceux de l’animal afin de proposer une réponse idoine en IA. 

• Mégane Sartore a ensuite pris la parole pour nous présenter la robotique comme moyen d’accéder à l’Ikigaï, un concept japonais mêlant “joie de vivre” et “raison d’être”. Psychologue du travail, Mégane utilise ses nombreuses expériences d’études de terrain, notamment en vente, en recrutement ou dans le domaine médical, pour aujourd’hui réfléchir à ce que sera le bien-être au travail, voire même ce que sera le sens du travail dans une époque ou l’interaction homme-robot est omniprésente. Elle réalise pour cela une thèse CIFRE avec la SNCF, LINEACT et Strate. Passionnée par les avions mais aussi par le ferroviaire, l’User Experience  et le design, Mégane nous a fait une présentation agrémentée de nombreux exemples et anecdotes.

• Changement de registre, puisque c’est l’univers de la santé et plus particulièrement des EHPAD qui constitue le domaine de recherche de Nawelle Zaidi. Après un parcours scientifique à l’école d’ingénieurs Centrale Marseille, Nawelle se forme au design à Strate. Avant de travailler dans des agences de design comme Joshfire, elle poursuit son chemin au sein du secteur médico-social en intégrant la société Voluntis pour concevoir l’expérience utilisateur de plateformes digitales thérapeutiques destinées à des patients atteints de cancer et leurs médecins.

Dans le cadre de Robotics By Design Lab, elle commence une thèse chez Korian et Fondation Korian pour le Bien Vieillir, sur les usages de la robotique sociale auprès de personnes âgées et de soignants en maisons de retraite. Cette thèse est, encadrée par Stéphane Vial et Thomas  Watkins du laboratoire d’innovation sociale Projekt de l’Université de Nîmes. 

Présentation de Dominique Deuff

Pour clôturer ces présentations très riches, nous avons reçu le témoignage de Dominique Deuff, venue présenter les grandes lignes de sa thèse : “Vivre ensemble avec les machines sociales”. Cette thèse en psychologie et design a démarré en 2018 chez Orange avec le soutien académique du laboratoire LS2N de l’Université de Nantes (direction thèse Isabelle Milleville) et de Strate. Dominique a abordé les différents outils de conception et d’observation qu’elle a pu explorer dans sa thèse comme les sondes culturelles (cultural probes) mais aussi partagé un outil très puissant venant des sciences de la complexité, la systémique.

Nous retenons aussi ses inspirations : les ‘robjets’, les robots faibles, les objets à comportements, notions sur lesquelles elle travaille en ce moment dans la dernière phase de sa thèse, la conception.

La dernière partie de cette matinée a été l’occasion de réfléchir à l’illustration des différentes thèses, notamment avec l’aide de l’illustratrice Sylvie “Captain- Sass” présente lors de notre premier Summer Camp  le 11 juin dernier.

Les robotoriales sont les rencontres mensuelles des doctorants de Strate travaillant sur des notions de robotique, IA et design.